Créer une richesse propre
Témoignage de Mr Graham Power
Le travail acharné porte ses fruits
Je m’appelle Graham Power. Je suis un homme d’affaires chrétien. Nous travaillons dans le domaine du génie civil, de la construction d’autoroutes et du développement immobilier en construisant des milliers de maisons pour la population.
Je suis né et je vis au Cap. J’étais le quatrième des cinq enfants de nos étonnants parents qui travaillaient dur au Cap, en Afrique du Sud. La musique et les rires maintenaient notre famille unie. Nous vivions dans une maison modeste et disposions de ressources limitées, si bien que mes deux aînés ont dû quitter l’école à 15 ans pour aller travailler afin que les autres puissent terminer leurs études secondaires. C’est là que j’ai appris la valeur du travail et de la persévérance.
J’ai commencé ma carrière en tant que stagiaire en construction à l’âge de 18 ans et j’ai progressé pour m’impliquer dans le métré et plus tard dans la gestion de projet. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour gravir les échelons de l’entreprise et j’ai eu le privilège de gérer de grands projets de construction à un âge assez jeune. J’ai décidé d’offrir à mes enfants plus que ce que j’avais eu dans mon enfance, j’ai donc commencé à courir après le succès et j’ai grimpé les échelons de l’entreprise assez rapidement, mais le désir d’avoir plus ne cessait de se manifester : plus de voitures, plus de fermes, plus de bateaux et un style de vie confortable et luxueux.
Créer de la richesse et poursuivre le succès
En 1983, à l’âge de 28 ans, ma femme Lauren et moi nous sommes lancés dans la création de notre propre entreprise de construction. Ce fut une période difficile et éprouvante : nous avons quitté la sécurité d’un bon emploi, vendu une maison et deux terrains que nous possédions et, avec l’aide et les encouragements de mon beau-père, nous avons acheté une ferme que nous avons utilisée comme garantie pour notre entreprise.
Nous avons vécu dans l’ancienne ferme et notre premier bureau était une étable aménagée. Une petite équipe de collaborateurs était également logée dans la ferme.
À l’époque, notre objectif principal était de créer de la richesse et de poursuivre le succès. Nous n’avions pas peur de travailler 14 heures par jour, 7 jours par semaine, en faisant tout ce qu’il fallait pour que l’entreprise se développe rapidement.
Mon entreprise est rapidement devenue l’une des plus grandes sociétés de construction d’Afrique du Sud. Je pensais que j’avais réussi et que j’avais atteint ma raison de vivre. L’argent n’était plus un problème. Je pouvais acheter tout ce que je voulais. Ma famille a bien sûr refusé d’être achetée. Je cherchais un sens à ma vie et j’aspirais à la paix intérieure, mais j’avais beau faire des efforts et développer mon entreprise, je n’y parvenais pas. Jusqu’à ce stade de ma vie, je ne m’intéressais pas à la spiritualité ou à la foi. J’allais rarement à l’église ; je n’y allais que pour les mariages et les enterrements, mais tout cela a changé rapidement à l’âge de 43 ans.
Le tournant
À l’âge de 43 ans, j’ai pris un engagement public envers le Christ et, peu après, j’ai eu une rencontre personnelle avec Dieu, seul, un soir dans mon bureau. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que le succès que je poursuivais ne m’apportait aucune paix intérieure ; après avoir éteint la lumière dans mon bureau et m’être tranquillement installé dans ma chambre, j’ai su que j’étais une personne changée et j’étais loin de me douter de la nouvelle direction que Dieu donnerait à ma vie.
C’est au cours de ma deuxième rencontre avec Dieu qu’il m’a donné une vision claire, si claire que j’ai considéré qu’il s’agissait d’une instruction plutôt que d’une vision. Elle était si importante qu’elle allait consumer ma vie.
L’instruction consistait à louer le stade de rugby Newlands, d’une capacité de cinquante mille places, et à inviter tous les chrétiens de toutes les dénominations à se réunir pour une journée de repentance et de prière.
Bien qu’il y ait eu de nombreux obstacles et frustrations, la réunion était très vivante. Le 21 mars 2001, tous les sièges étaient occupés. Ensemble, nous sommes devenus une Église unie dans la ville du Cap. J’aurais pu me contenter d’arrêter là, mais Dieu m’a montré clairement comment cela allait se dérouler, en trois vagues.
La vision en trois volets
La première consiste à nous humilier et à prier en cherchant sa face. La deuxième consiste à nous détourner de nos mauvaises habitudes, ce que nous appelons le mouvement éthique sans complexe. Le troisième volet à venir est la guérison de notre pays. À partir d’un stade au Cap, cette vision s’est développée dans le monde entier. J’ai été stupéfait de voir que, malgré mes défauts et mes imperfections, Dieu a pu faire grandir ce mouvement de prière d’un pays au monde entier, impliquant 220 pays et îles, ce qui en fait la plus grande réunion de prière de toute l’histoire. Les paroles de 2 Chroniques 7:14 sont devenues la force motrice de ma vie.
Mouvement éthique sans complexe
Le mouvement « Unashamedly Ethical » s’adresse aux hommes et aux femmes qui vivent dans la politique sale, les transactions commerciales sournoises et qui doivent s’engager à vivre et à pratiquer une bonne éthique dans toutes les professions afin de se débarrasser de la corruption et de la vie sale et d’aider à renverser la tendance.
Le mouvement Unashamedly Ethical a atteint plus d’une centaine de pays, impliquant des fonctionnaires, des chefs d’entreprise et d’autres professionnels du secteur privé. Ces personnes s’engagent à respecter les bonnes valeurs, l’éthique et à mener une vie saine.
En 1999, dans le domaine des affaires, j’ai dû prendre des décisions extrêmement difficiles. Après ma conversion, j’ai dû faire face à des squelettes importants et à d’autres défis. Dix ans plus tôt, en 1988, dans le cadre du Club de l’industrie de la construction, nous nous étions réunis en tant qu’industrie pour tenter de trouver des solutions à nos problèmes. Cependant, ce club est rapidement devenu un club clandestin qui manipulait les appels d’offres et soumissionnait pour des travaux avec les principales entreprises de construction de notre ville, Le Cap. Nous déterminions à l’avance qui effectuerait le travail et comment les prix de couverture seraient fixés, puis nous payions les perdants à ceux qui fournissaient les prix de couverture. Cela a duré un certain temps.
Se séparer du passé
En 1999, lors de notre planification stratégique annuelle avec notre équipe de direction, nous avons invité un professeur de l’une des principales universités du Cap à s’adresser à l’équipe. Cet homme a parlé de l’éthique dans les affaires et nous a interpellés sur la question de l’honnêteté dans les affaires. Il nous a raconté plusieurs histoires pour étayer son propos. Il a notamment cité Proverbes 11:1, qui stipule que,
« Une balance fausse est en abomination à l’Éternel, mais un poids exact fait ses délices ».
Connaissant les collusions, les manipulations de la corruption, la fixation des offres, etc. dans lesquelles nous étions engagés, je n’ai pas pu dormir cette nuit-là, j’ai donc pris ma bible et j’ai commencé à lire Proverbes 11:1. En continuant à lire, je suis tombé sur d’autres versets stimulants ;
– Quand le juste prospère, la ville se réjouit,
– L’argent malhonnête s’évanouit, mais celui qui amasse l’argent peu à peu le fait fructifier,
– Les yeux de l’Éternel sont partout pour surveiller les méchants et les bons,
– L’homme cupide apporte le malheur à sa famille, mais celui qui déteste les pots-de-vin vivra,
– Engagez-vous auprès du Seigneur dans tout ce que vous faites et vos projets seront couronnés de succès,
– Avant sa chute, le cœur de l’homme est orgueilleux, mais l’humilité précède l’honneur ;
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase de ces citations est Proverbes 20:17.
« La nourriture obtenue par la fraude a un goût doux pour l’homme, mais il finit par avoir la bouche pleine de gravier ».
En tant qu’entrepreneur routier, j’ai été choqué par ces mots. Il s’agissait d’une retraite de deux jours et le deuxième jour, j’ai avoué aux dirigeants qui étaient tous au courant de nos transactions contraires à l’éthique – la corruption, les manipulations, les collusions, les appels d’offres truqués, les réclamations exagérées et le paiement d’un minimum d’impôts dans la mesure du possible, etc. Je leur ai dit que nous devions nettoyer notre entreprise et faire les choses de manière éthique, honnête et propre. L’équipe a demandé si nous pourrions survivre si nous arrêtions. Mais ils se sont également plaints que j’étais le chef de file qui leur avait enseigné ces méthodes contraires à l’éthique et qu’ils ne comprenaient donc pas pourquoi ils devaient arrêter immédiatement. Je leur ai fait savoir que si nous ne changions pas et ne nous amendions pas, je quitterais l’entreprise, même si j’en détenais 80 % des parts.
Quelques semaines plus tard, nous avons mis en place un comité d’éthique chargé d’examiner chacune de nos méthodes et de nos actions, de les transformer d’un point de vue éthique et d’élaborer un code d’éthique qui régirait l’entreprise. Je suis heureux d’annoncer que cela a été fait et que nous utilisons toujours ce code pour régir notre entreprise. Je devais maintenant contacter chaque membre du club de la construction de la ville, les PDG et les directeurs généraux pour les informer que nous quittions le groupe et que nous ne participerions pas aux négociations clandestines, aux manipulations d’appels d’offres et à la fixation des prix.
La parole donnée
J’ai dû prendre une décision difficile et brutale qui s’est accompagnée, bien sûr, de remarques verbales abusives et de messages déchirants. J’ai été accusé d’avoir percé la Bible, d’être un hypocrite, un traître et j’ai été décrit avec beaucoup d’autres mots qui ne peuvent pas être imprimés dans ce forum. Maintenant que nous ne faisions plus partie de ce club, nos appels d’offres pour des projets gouvernementaux ont fait l’objet d’un examen minutieux, car nos anciens partenaires nous observaient attentivement pour voir si nous joignions le geste à la parole. Cependant, chaque fois que nous étions invités à soumissionner, le club ne pouvait pas fonctionner. Nous avons réussi à survivre à ces assauts et à nous développer malgré l’absence de ces profits faciles. De grands clients nous invitaient régulièrement à réaliser leurs projets clés sans lancer d’appel d’offres en tant que tel. Je pense que cela est dû à notre réputation d’honnêteté, d’équité et d’éthique dans nos relations. Nous supposions que ces entreprises continuaient à manipuler les appels d’offres alors qu’elles savaient que nous n’étions pas parmi elles.
Finalement, les agissements peu éthiques des clubs de construction ont été révélés en 2011 par les gros titres des quotidiens nationaux et de la télévision sur leurs comportements clandestins pendant la Coupe du monde. De nombreux stades et autres infrastructures ont été construits pour des milliards de dollars. La plupart de leurs dirigeants ont été licenciés et de lourdes amendes leur ont été imposées. J’ai envoyé un courrier à tous mes directeurs pour les remercier, ainsi que Dieu, de nous avoir aidés à nettoyer notre entreprise et de nous avoir épargné cet embarras et ces amendes colossales.
Nous ne pourrons libérer l’Afrique de la pauvreté persistante que si nous nous débarrassons de la corruption persistante. Cela a changé la façon dont je vois mon rôle dans les affaires et, par conséquent, notre objectif en tant que groupe énergétique a été modifié. Nous nous battons désormais pour améliorer la qualité de vie en Afrique. C’est simple et pourtant très complexe. Je me rends compte que ce n’est que par la grâce et la miséricorde de Dieu que nous pouvons rêver de voir Dieu restaurer la dignité de notre continent africain. Aujourd’hui, ma plus grande joie est celle de vivre dans une famille restaurée et renouvelée avec ma femme, mes enfants et mes petits-enfants, alors que nous rions et vivons ensemble en adorant Jésus-Christ. C’est le reflet du Psaume 133, qui dit que partout où il y a de l’unité, Dieu ordonnera sa bénédiction. Je remercie Dieu pour ses bénédictions sur ma famille, sur notre beau pays, l’Afrique du Sud, et sur la communauté mondiale dans son ensemble.
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